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Olivier Douzou

Rebelote avec Olivier Douzou, après le billet consacré à Boucle d’or, histoire d’aller jusqu’au bout de ce que je voulais en dire.

Dans une interview, Olivier Douzou dit qu’il ne se considère pas un illustrateur d’albums, mais qu’à chaque fois, il se retrouve tel un débutant devant la page blanche, il réapprend, recommence à zéro.
C’est probablement ce qui donne à ses livres, titre après titre, ce côté extrêmement frais et inventif, qui ignore les codes narratifs et picturaux habituels ou trop banals.

Si Olivier Douzou réinvente en toute naïveté, c’est toujours avec rigueur et logique.
Chez lui, à chaque livre correspond une idée, une trouvaille, une sorte de jeu entre auteur et lecteur.
Pas de coup de crayon exceptionnel, reconnaissable entre tous, pas de récit compliqué : illustration et texte se situent seulement  au deuxième plan et sont au service de cette logique d’ensemble qui sous-tend tout l’ouvrage. Le livre en tant qu’objet est d’ailleurs mis tout entier à contribution, pages de garde et couverture y comprises, pour donner au final une construction parfaitement aboutie.

Dit comme ça, cela peut paraître bien technique ; voici donc un bel exemple, où Olivier Douzou tartine sa rigureuse structure d’une bonne couche de poésie, tel du pain avec du miel.

Lucy
MeMo, 2005
(Tout-petits MeMômes)

ou l’histoire d’une abeille un peu particulière qui adoucit la vie de Bruno, son apiculteur.

C’est le printemps, les abeilles de la ruche partent au matin (de la gauche vers la droite de la page) pour aller butiner les fleurs. Elles reviennent le soir (de la droite vers la gauche de la page) et se reposent la nuit. Cette alternance répétitive jour/travail – nuit/repos est « codée graphiquement » par une page de rayures horizontales blanc et azur.
De son côté, Lucy, aux horaires décalés, dort le jour et butine seule, la nuit, bien d’autres fleurs, là-haut dans le ciel.
Dans son cas, la mesure du temps qui passe est rendue par des bandes verticales noires (pour la nuit de travail) et jaunes (pour le jour de sommeil).
La fin de l’été va apporter ses surprises…

Encore une fois, il faudra de nombreuses lectures pour épuiser cet album là. A l’enthousiasme d’une première lecture suivent l’émerveillement, en découvrant les trouvailles graphiques, les jeux de formes, les jeux de mots, l’utilisation insolite de la couleur, puis le ravissement, en découvrant le fin mot de l’histoire…

Disponibilité

Alessandra

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